Ambassade de Guinée en Espagne

8 novembre 2023

Dans une déclaration rendue publique, ce mercredi 08 novembre 2023, le barreau de Guinée, à sa tête le bâtonnier, Me Mamadou Souaré s’est prononcé sur l’évasion à la maison centrale de Conakry samedi dernier de certains accusés des événements du 28 septembre 2009, tout en condamnant toutes formes de menaces et d’intimidations contre les avocats de l’ancien président, Moussa Dadis Camara, de Moussa Thiegboro Camara, Blaise Gomou et de Claude PIVI, en fuite.
« Le samedi 04 novembre 2023, un groupe d’individus armés a fait irruption dans les locaux de la maison centrale de Conakry pour en extraire des accusés qui sont en train d’être jugés dans le cadre des douleureux événements du 28 septembre 2009. Les forces de défense et de sécurité ont engagé une vaste opération de ratissage aussi bien dans certains quartiers de la capitale que dans le grand Conakry afin de mettre main sur les assaillants. En dépit des interrogations de bon nombre de citoyens et de nombreuses zones d’ombre qui entourent ce dossier contre l’établissement pénitentiaire sensé être le plus sécurisé du pays, le barreau de Guinée condamne fermement ces agissements qui sont constitutifs de grave infractions.
Dans le cadre de la traque de ces assaillants, des témoignages font état de bavures et d’exactions commises par des éléments des forces de défense et de sécurité sur les citoyens dont le seul tort serait vraisemblablement d’avoir des liens avec l’un des accusés qui reste encore en cavale, ou serait supposément proche de tel ou tel membre du groupe d’assaillants. D’autres citoyens se disent être terrorisés à l’occasion des fouilles et percussions opérées dans les quartiers où fugitifs sont suspectés d’être cachés.
Des cas de dégradation ou de soustraction des biens privés sont également signalés et rapportés par les médias. Enfin, des avocats constitués par des accusés mis en cause dans ces événements se plaignent de recevoir des menaces. Au regard de cette situation, le barreau de Guinée déplore les cas de morts à l’occasion de ces événements et exprime sa solidarité et sa compassion envers les familles endeuillées. Rappelle les dispositions suivantes : article 8 alinéa 2 de la charte de la transition. Aucune situation d’exception ne doit justifier des violations des droits humains. Article 11 de la charte de la transition. Nul ne peut faire option de torture, de peine ou de traitement cruelle, dégradant ou inhumain.
Article 12 alinéa 2 de la charte de la transition, les arrestations et détentions arbitraire sont interdites par la loi.
Article 14 alinéa 1er du Code pénal, nul n’est responsable pénalement que de son propre fait.
Le barreau de Guinée, exhorte les autorités judiciaires, à engager dans le strict respect des dispositions légales, des enquêtes pour élucider les circonstances de cette opération et d’en identifier des auteurs et complices en vue de les traduire devant la justice, ainsi que tous ceux qui ont commis des actes illégaux. Invite les autorités à tous les niveaux à s’abstenir dans les mesures administratives ou autres qui ne seraient pas fondées sur le droit et justifiées par des conclusions d’une enquête administrative et judiciaire. Rappelle aux autorités, que leur devoir régalien, de rechercher et d’arrêter les auteurs de l’attaque contre la maison centrale de Conakry, ne les franchisse pas de l’obligation de se conformer à la loi.
Affirme de manière non équivoque, que les avocats ne vont qu’exercer leur droit conformément aux règles qui régissent celles-ci, sous le contrôle strict du bâtonnier et du conseil de l’ordre. En conséquence, le barreau de Guinée condamne toutes formes de menaces et d’intimidations contre les avocats et engage l’État à assurer leur sécurité », peut-on lire dans la déclaration du Barreau.
Robert Koundouno 

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Last modified: 8 novembre 2023

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