[La CAN de Saliou Samb] AVANT MATCH – Sortir des émotions, se concentrer sur le présent et les 3 points de la victoire

Après leur match nul contre le Syli national de Guinée, j’ai entendu des gens affubler les Lions indomptables du Cameroun de toutes les épithètes.

Moqueries, quolibets, rien ne semblait trop faible pour ridiculiser les quintuples champions d’Afrique.
D’un autre côté, j’ai suivi des supporters que je qualifierais « du dimanche », sans doute enivrés par la nostalgie, parler du match Sénégal-Cameroun comme s’il s’agissait d’une confrontation de 2002 entre la bande à Samuel Eto’o Fils (4 Ballons d’or) et celle d’El Hadj Ousseynou Diouf (2 Ballons d’or).
En même temps, je perçois une pointe de frustration chez nombre de supporters guinéens quand le très coloré Tom Saintfiet, dans un langage subtile, après avoir pris la précaution de reléguer sa propre équipe au rang de « petit poucet », qualifie la Guinée de « petite équipe »…
Évidemment, les réactions n’ont pas tardé, toutes portées par des émotions à fleur de peau voire extra sportives…
Il serait bon de remettre tout cela dans un contexte : lorsque les supporters camerounais flagellent leurs héros d’hier (Ondoa, Toko Ekambi notamment), c’est qu’ils ne veulent pas reconnaître la dynamique que la réalité du terrain est en train d’imposer au football africain de nos jours.
Non pas que le Cameroun ne puisse pas battre le Sénégal, champion d’Afrique en titre (parce qu’une bonne défense permet d’arracher une victoire comme celle du Nigéria face à la Côte d’Ivoire hier après-midi), mais le fait le plus remarquable c’est que certains ont du mal à intégrer la réalité d’aujourd’hui.
Cela est d’autant plus vrai que, si chaque match a certes ses propres réalités, il est important, en tenant compte de l’évolution de chaque équipe de savoir raison garder. Le football est avant tout un jeu qui réunit 22 acteurs sur un terrain et qui a besoin d’énergie positive. Ce qui se passe aux alentours, dans un cadre qui n’impacte pas directement la réalité du rectangle vert, vise essentiellement deux objectifs : provoquer et déstabiliser l’adversaire.
Malheur à celui qui tombe dans le piège en se laissant emporter par ses émotions, ce qui lui ferait oublier les vrais enjeux d’une Coupe d’Afrique des Nations (CAN) où seule la victoire du jour compte ! Jamais les mauvais réflexes entretenus par une défaite déjà consommée et inscrite dans les livres d’histoire n’ont permis de remporter une grande compétition.
Quand j’entends certains parler du grand Cameroun d’Eto’o Fils en 2024, pour parler de leur match couperet contre le Sénégal, c’est qu’on a perdu tout sens des réalités. De même, quand je vois d’autres s’égosiller sur les réseaux sociaux parce que le technicien belge des Scorpions de Gambie porte un jugement de valeur sur l’équipe de Guinée, c’est qu’ils sont loin du compte.
Pour revenir à la CAN et plus précisément au Groupe F, il n’est point exagéré d’affirmer que l’effectif actuel du Sénégal de 2024 est non seulement au-dessus de ce qu’il avait présenté 2 ans plus tôt, mais la réalité, et les techniciens le savent, est qu’il est largement supérieur à celui du Cameroun de cette année. Même si cela n’est pas suffisant pour assurer la victoire, bien entendu !
Pour sa part, Tom Saintfiet cherche surtout, dans le style provocateur qu’on lui connait, à déstabiliser l’équipe de Guinée en communiquant de façon équivoque. Il sait que son message, s’il est mal perçu chez les joueurs Guinéens – ou on a entendu parler de « revanche » d’un huitième de finale perdu (alors que ce match est terminé depuis 2022 et que le match important est celui de ce soir vendredi 19 janvier 2024 !)- ce qui, dans sa stratégie, pourrait rendre (trop) agressifs les poulains à Kaba Diawara qui vont entrer sur le terrain et donner un avantage psychologique à la Gambie, pourtant au bord du précipice après son cinglant 3-0 encaissé contre le Sénégal. Un carton rouge n’est jamais loin avec la VAR ! Parce qu’en réalité, au lieu de s’occuper des propos inutiles d’un entraîneur sur la corde raide et proche de l’élimination, il faudrait plutôt se concentrer sur ce match là qui, au vu de la configuration de cette CAN, pourrait propulser la Guinée au second tour. Pour cela, il faudra absolument oublier la défaite en 2022, et se concentrer sereinement sur la performance du moment et les 3 points de la victoire qui est à la portée du Syli.
Bonne chance à tous !

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