Prochain gouvernement : faut-il reconduire les bons élèves de l’équipe sortante ?

À un moment donné de son l’histoire, la transition dirigée par le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, a procédé à une évaluation des membres du gouvernement dissous. C’est l’ancien locataire du palais de la colombe, Dr Bernard Goumou, qui a eu l’amabilité de conduire cet exercice. Après la proclamation des résultats d’une insatisfaction totale, un remaniement était d’une extrême nécessité pour la bonne marche des choses. Cependant, l’homme fort du 05 septembre 2021, a plutôt choisi l’option de continuer avec les mêmes têtes, pensant peut-être que la situation changerait.

Malheureusement, des bisbilles se sont donné rendez-vous dans certains départements et le scénario Goumou-Wright a tout chamboulé. Cette incompréhension selon plusieurs sources, a amené le président à prendre une décision surprenante, la dissolution en lieu et place du remaniement. Faut-il accorder le bénéfice du doute à certains bons élèves ou opter carrément pour de nouvelles têtes? Cette question qui se pose avec acuité, reste et demeure sur les lèvres des Guinéens.

Même si tout n’a pas été rose, certains citoyens ont néanmoins noté des résultats probants enregistrés au sein de quelques départements. Cependant, les dernières altercations qui ont éclaté, notamment entre le Premier ministre sortant Dr Bernard Goumou et l’ancien ministre de la Justice Alphonse Charles Wright, ont mis hors l’état de nuire, les bons et mauvais élèves au lendemain de cette dissolution. Est-il possible de faire appel à certains d’entre eux selon les principes ?

« Quand un Gouvernement est dissous, le bon sens voudrait que personne ne soit reconduit. Vous avez vu comment on a procédé : Gouvernement dissous, comptes bloqués, interdiction de voyager et d’accéder à leur bureau. Ce qui veut dire que la faute commise est profonde. Je refuse d’être juge, mais je crois que ceux qui vont suivre vont leur dire ce qu’il reproche. Sinon, eux peuvent porter plainte. Parce que la manière dont ils ont été renvoyés, c’est comme si la faute qui a été commise est très lourde. Et donc, aucun d’eux ne doit être reconduit », a mentionné Moussa Iboun Conté, activiste de la société civile guinéenne.

L’acte de dissolution d’un gouvernement selon plusieurs observateurs, arrive très rarement dans un État. Et lorsque c’est fait, ça voudrait dire que la faute commise est profonde et ne peut donner la chance à aucun membre d’un tel gouvernement de revenir aux affaires. Une thèse soutenue par le coordinateur de la convergence des acteurs socio-politiques engagés dans le dialogue inter-guinéen.

« Lorsque vous procédez en tant que chef de l’État par votre pouvoir d’injonction, vous êtes libre de mettre en dehors un gouvernement dissous. Par conséquent, au temps d’Alpha Condé, nous avons constaté la démission du gouvernement. Dans ce cas, le Président peut reconduire certains. Mais s’il dissout c’est qu’il n’a plus besoin. Il pouvait remanier lorsqu’il avait constaté que certains ne sont pas bons. Il change le Premier ministre et fait venir un autre », a confié à son tour, Dr Ibrahima Sory Diallo, acteur politique et président du parti ADC-BOC.

Il faut donc rappeler que les regards sont désormais orientés sur la composition du prochain Gouvernement, à sa tête Amadou Oury Bah, 3ème Premier ministre depuis la transition qui court depuis le 05 septembre 2021.

Sâa Robert Koundouno

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