Conakry : c’est parti pour les journées nationales de concertation sur le social

La cérémonie d’ouverture de ces journées sous le thème: « au-delà des préjugés, le social au service du développement », a eu lieu ce jeudi, 18 avril 2023 au Chapiteau By Issa.

Il sera question durant trois (3) jours, d’échanger à travers des panels, sur des préoccupations des femmes, filles, enfants et des personnes vulnérables afin de déceler les points focaux de blocus et pour envisager des solutions. Objectif : trouver des approches concertées et innovantes pour un épanouissement social en République de Guinée. Un lancement qui a connu la mobilisation des membres du Gouvernement, des agences du système des Nations unies, des Banques multilatérales mais aussi ceux de la société civile.

« Ces journées de questionnement, de prestations pour des femmes, filles, les enfants et les personnes vulnérables, vont nous permettre de donner une médication nécessaire à ces couches. Pour y arriver, quelques défis s’imposent, qui renvoient notamment au renforcement des liens d’action entre les différents ministères ayant en commun le service social. La préoccupation de ces femmes, ces enfants et ces personnes vulnérables qui n’échappe à personne, sont prioritaires aux départements en charge de la santé, de l’éducation ou encore du micro-crédit (…). Aux anciennes ministres qui ont donné le meilleur d’elles-mêmes pour répondre soit à des préoccupations des femmes violées, soit à celles exclues dans des foyers polygames, soit aux préoccupations des personnes à mobilité réduite ou soit aux personnes souffrant des maladies chroniques. En reconnaissance de ces efforts louables consentis, nous souhaiterions à ce que ces journées de concertation se poursuivent dans les régions administratives du pays », a sollicité la ministre Charlotte Daffé.

Ce rendez-vous de trois (3) jours ( jeudi, vendredi et samedi), a connu la présence des enfants, des personnes porteuses de handicap, des enfants, des filles mais des femmes également. Au nom de la COFEL (Coalition des Femmes Leaders de Guinée), Mme Diallo Kadiatou Camara, a dans sa communication,  soulevé des questions de genre et d’équité. Pour la présidente de cette structure,  » l’égalité des sexes, en plus d’être un droit humain fondamental, est essentielle à la mise en place des sociétés pacifiques dotées d’un plein potentiel humain et d’un développement durable.

« La communauté internationale, consciente que l’être humain doit être au cœur de tout projet de développement, est passée de PIB à l’Indice de développement Humain pour que toute évaluation soit axée sur le bien-être. Le genre féminin, son épanouissement, sa prise en compte et sa participation dans tous les projets de développement en tant qu’acteur est un défi que chaque État et chaque Gouvernement doit intégrer dans ses priorités. La parité doit être un objectif prioritaire et nous demandons à tous les partenaires d’appuyer le ministère de la Promotion féminine pour atteindre cet objectif. Certes notre pays a ratifié et adopté des textes dans ce sens, mais les insuffisances créées volontairement dans ceux-ci pour donner libre court aux interprétations pour donner de la visibilité aux actions menées pour aller vers la parité », a mentionné la présidente de la COFEL, qui a tout de même invité l’État à promulguer cette loi sur la parité qui a déjà été votée mais jamais promulguée selon elle.

Prenant la parole au nom des enfants, la présidente du parlement des enfants de Guinée, Mariama Diallo, a indiqué que les efforts conjugués du Gouvernement guinéen et de ses Partenaires Techniques et Financiers ont permis d’enregistrer d’importants progrès en matière de protection et de promotion des droits et du bien-être de l’enfant. Cependant, le chemin à parcourir est encore long pour l’atteinte des objectifs escomptés.

« Je lance un appel solennel à l’ensemble des acteurs ici présents en vue de mutualiser les moyens pour la mise en œuvre des principes et dispositions de la Convention relative aux Droits de l’Enfant.

Quant au Parlement des enfants de Guinée, dans sa mission de plaidoyer à tous les niveaux, ne ménagera aucun effort pour l’amélioration des conditions de vie de la couche la plus vulnérable que sont les enfants. J’ose espérer qu’au regard de la diversité et de l’expertise des acteurs réunis pour ces journées de concertation, qu’il en résultera des débats constructifs et des recommandations qui aboutiront au développement d’un système national de protection qui assure la prévention et la réponse aux problèmes de protection, pour un maximum d’enfants », a-t-elle mentionné.

Dans son discours, le représentant résident du système des Nations Unies en Guinée, a salué chaleureusement l’initiative du ministère, qui « traduit parfaitement l’esprit d’inclusion, de collaboration et de recherche de solutions communes.

«Il s’agit d’une démarche participative et collective qui vise à trouver ensemble des approches concertées et innovantes pour un épanouissement social en République de Guinée, et nous sommes prêts à vous accompagner dans cette démarche », a confié Gualbert Gbéhounou.

En donnant le coup d’envoi officiel de ces journées nationales de concertation, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger a indiqué que les échanges mettront une lumière sur le changement des paradigmes nécessaires, capables de faire de la Guinée une île de paix, de prospérité, de bonheur.

« Dans la société, si le social est la priorité, au sein de cette priorité, c’est les femmes et les enfants qui constituent la priorité des priorités. La femme qui se lève le matin à 5h pendant que nous les hommes nous sommes en train de dormir peut-être de rêver. La femme qui lave les enfants le matin qui les emmènent à l’école, qui préparent le déjeuner et pour nous les hommes et pour les enfants, que dire de la femme. Que dire de la femme qui va dans les mines pour glaner quelques grammes d’or qu’elle vient revendre le même jour au marché pour acheter de la nourriture pour la famille. Des femmes avec les filets au bord des fleuves et des mers qui pêchent et qui nous nourrissent(…). Faisons en sorte que dans ce social, la prospérité commence par les plus vulnérables, ceux qui ne voient pas, qui ne marchent pas, n’entendent pas, qui rampent, qui ne mangent qu’une fois par jour. C’est tout un chantier, c’est le projet mais je peux vous rassurer qu’en plaçant le social au sommet de ses priorités, le Président de la République, le général Mamadi Doumbouya a bien réfléchi, analysé sur cette question. Pour dire si nous ne voulons plus jamais de soubresauts politiques en Guinée, si nous voulons faire face au développement, à la prospérité, mettons d’abord en place un tissu social cohérent, raccommodé, cousu, renforcé et résistant au temps et à l’histoire », a confié Dr Morissanda Kouyaté.

Sâa Robert Koundouno 

L’article Conakry : c’est parti pour les journées nationales de concertation sur le social est apparu en premier sur Mediaguinee.com.