Promotion des produits locaux : un colloque de 2 jours réunit des acteurs de la filière fonio, à Conakry

Avec près de 600.000 tonnes de fonio produites en Guinée selon les estimations du DG, notre pays dépasse le Mali, la Côte d’Ivoire ou encore le Sénégal. C’est pourquoi l’idée de ce colloque est de voir quel accompagnement et quelle structuration puissent se faire pour mieux exporter.

« Le véritable défi de l’exportation est de disponibiliser d’abord la production du fonio. C’est aussi tout ce qui est emballage qui puisse faire en sorte que nos produits soient assez visibles. Autre facteur, c’est qu’aujourd’hui on en exporte pas beaucoup à cause des soucis au niveau des frontières. C’est pourquoi nous devons travailler avec la douane, les acteurs déconcentrés afin de trouver les voies et moyens qui permettront au pays de pouvoir gagner beaucoup plus sur des produits comme le fonio, la mangue mais aussi le café et l’anacarde qui peuvent beaucoup apporter à l’économie guinéenne », a-t-il mentionné, ajoutant que l’importance aujourd’hui est de développer toute la chaîne de production à travers le BSD, la direction nationale de l’agriculture qui font le travail avec leur agence.

« Nous avons conscience que nous ne pouvons pas travailler seul au ministère du commerce, de l’industrie et des PME, il faut s’associer aux autres. Voilà pourquoi le ministère de l’agriculture a voulu répondre à notre invitation pour qu’ensemble on puisse avoir les éléments de langage, de collaboration, de synergie d’action que nous pouvons mettre ensemble pour le bien toujours des acteurs. C’est pourquoi je demande à tout le monde de se mettre ensemble autour du fonio, dire que nous avons un intérêt commun pour une même filière. Pendant ce colloque, les acteurs vont se parler, discuter et évoquer les problématiques qu’ils ont, puis des solutions pérennes pourront être proposées », a sollicité  le Directeur.

Le Directeur du service national de la promotion rurale et du conseil agricole au ministère de l’agriculture et de l’élevage a rappelé que la Guinée est la première nation productrice du fonio. Il est donc nécessaire selon Saikou Yaya Baldé, de promouvoir la culture du fonio dans les zones de la Moyenne et Haute Guinée.

« La culture du fonio n’est pas très complexe. Des techniciens sont déjà disponibles pour accompagner les producteurs dans la pratique culturale et les conseils agricoles qui relèvent du SEPRUCA, une direction que nous gérons sont déjà sur le terrain. Les difficultés qu’on rencontre généralement ne se situent pas au niveau de la production, mais plutôt à la récolte. Aujourd’hui, récolter 10 hectares de fonio c’est comme récolter un hectare de riz,  parce qu’on n’a pas encore de moissonneuse-batteuse de fonio. Nous avons des décortiqueuses, des machines qui nous permettent de nettoyer le fonio, mais c’est carrément en aval. En amont, nous avons besoin de récolter le fonio et je pense que personne ne peut se permettre de faire 150 ou 200 hectares de culture de fonio. Par contre, on peut aller jusqu’à mille hectares de culture de riz. Alors nous devons d’abord régler ce cas avant de penser à la récolte, à la moisson et à la production de fonio », a-t-il signifié, avant de solliciter une synergie d’action entre tous les acteurs de cette filière afin de développer la pratique culturale pour se projeter vers la mécanisation.

75% de fonio est produit et consommé en Guinée selon Mme Solange Domaye, consultante chez CBI et experte en développement économique dans le secteur agricole.  À l’en croire et à l’image du riz, le fonio se porte comme l’un des céréales le plus idéal pour résoudre le problème de sécurité alimentaire.

« Le fonio a tous les atouts qui sont plus meilleurs que le riz et le maïs. On n’a pas besoin d’importer si on arrive à bien produire le fonio. On peut même le consommer et en plus l’exporter pour se faire de l’économie. Il faudra donc prendre conscience de ce que nous avons dans les mains. Bien qu’il soit consommé en Guinée, mais beaucoup de gens ne connaissent pas l’importance du fonio. Or, ça pourrait bien aller si on vulgarise le fonio et qu’on prenne connaissance de ses valeurs nutritionnelles, environnementales et potentielles économiques. C’est pourquoi il faut déjà dire que ce séminaire traduit la recherche du futur idéal. Il va permettre de déterminer qui sont les acteurs qu’on a déjà invité à table afin de forger cette relation sectorielle du fonio, que ce soit les institutions, les agriculteurs et producteurs, avec lesquels nous allons aller vers la même direction pour pouvoir sortir le fonio de la méconnaissance et d’en faire plus sa promouvoir », a-t-elle mentionné.

Cette échanges de deux jours, visent également à trouver un consensus autour d’une vision partagée devant des plans d’action concrets pour rendre non seulement le secteur guinéen du fonio durable et compétitif, mais permettre également d’accroître sa production pour le bien-être des consommateurs.