TPI Mafanco – « Des éducateurs couchent avec les filles de l’orphelinat Hakuna Matata », dit Néro qui charge le Ministère de l’Enfance

Après avoir dénoncé la complicité qu’il y a eu entre le Ministère de l’action sociale et son épouse Laurence Rouyer pendant son entretien avec les cadres dudit département, le formateur Néro a lâché une bombe.

Accusé de viol, harcèlement et complicité, Néro Lancinet Camara, a devant la barre, crié à un complot monté de toutes pièces contre lui, qui aurait été orchestré par Madame Laurence Rouyer et le Ministère de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance. Il a fait savoir ce mardi, 07 février 2023, à la suite des débats qui ont repris au tribunal de Mafanco. 

Néro Lancinet Camara a lors de l’ouverture de l’audience le 1er février dernier, accusé dame Laurence Rouyer de manipulations et le nommé Philippe Bangoura de complicité.

Aujourd’hui à la barre pour sa deuxième comparution, il a indexé non seulement dame Laurence Rouyer, le département de l’Enfance mais aussi de certains éducateurs qui continueraient de coucher avec les filles de cet orphelinat. 

Après ces révélations, l’accusé a fait face aux questions de Me Modybo Camara, avocat de la partie civile, qui ne lui fera pas fait de cadeau.

Avez-vous une fois été condamné? L’accusé a laissé entendre ce qui suit : « Laurence a toujours crié devant les médias que j’ai été condamné pour viol sur mineures. Madame la présidente, je n’ai jamais été condamné».

Avez-vous été entraîneur d’une équipe féminine à l’époque à Dixinn ? Enchaîne l’avocat. Sans trop réfléchir, l’accusé a aussitôt coupé court : « jamais». 

Sur les faits proprement dits, le formateur Néro Lancinet Camara a été questionné sur les relations qu’il entretenait avec les filles de l’orphelinat Hakuna Matata. Sur le pourquoi il aura invité des filles dans la salle de formation, l’accusé a répondu devant la barre.

« Il y avait une compétition de slam. J’ai demandé à Laurence Rouyer si toutefois il y avait des filles qui souhaiteraient participer. Elle m’a proposé deux. Après le cours, elles m’ont rejoint dans la salle de formation et le nommé M. Soumah leur a entretenu dans les notions de slam. Après la formation, devant tout le monde, les enfants m’ont dit que papa, nous nous rentrons. J’ai pris l’argent de mes poches, et je leur ai donné comme transport», a-t-il confié.  

Avez-vous une fois chassé un petit de l’orphelinat et pouvez-vous nous en donner les raisons ?

« C’est une très bonne question et je m’explique. Je précise que c’est au mois de mars 2022. Comme moi je prie et parfois entre 2h, 3h et 4h. Un moment, les filles commençaient à sortir par la complicité de Philippe Bangoura. Pendant que je revenais un jour de la prière avec quelques filles, j’ai aperçu la fille M’Mawa Touré, avec son copain Mohamed. J’ai tout de suite interpellé dame Laurence Rouyer pour lui expliquer et l’avertir qu’une grossesse adviendrait un jour, je n’en serais pas associé. En plus, j’ai appelé l’OPJ qui m’a promis d’être sur les lieux dans une quinzaine de minutes. C’est ainsi que la mère du petit a témoigné avoir maintes fois dit à la fille M’Mawa Touré de quitter derrière son enfant, puisque la fille partait souvent là-bas et rentrait jusque dans la chambre. La dame a donc demandé pardon. Par la suite, dame Laurence et Philippe m’ont demandé de laisser tomber l’affaire, vu que la maman du petit Mohamed a demandé pardon», a-t-il expliqué. L’avocat de poursuivre: Le jeune Mohamed affirme vous avoir appréhendé avec la petite M’Mawa Touré, entretenir les relations. Par jalousie, vous lui avez interdit l’accès à l’orphelinat Hakuna Matata ? Qu’est-ce vous dites?  « Ça jamais », a-t-il répondu.

Poursuivant son interrogatoire, l’avocat Me Modybo Camara a rappelé que parmi les files de cet orphelinat, il y en a qui accusent M. Néro Lancinet, de les avoir pris sur les jambes pour les caresser et (…). Sur cette autre question relative à la réception des filles par l’accusé pour des cours de slam, M. Néro Lancinet rejette les accusations portées contre lui. 

Un autre point soulevé par l’avocat, c’est aussi l’envoi d’un vocal à un journaliste d’une radio de la place, alors qu’il était en détention, à la maison centrale.

Me. Modybo a également révélé que Néro Lancinet Camara aurait accordé une interview à un journaliste de la place, des affirmations que le mis en cause dit n’avoir pas de réponse. 

C’est à la suite de ces deux dernières questions que le tribunal s’est finalement prononcé pour renvoyer ce dossier au 21 février prochain, pour la comparution de dame Laurence Rouyer. 

Sâa Robert Koundouno