Le Nicaragua, pays d’Amérique centrale, est actuelllement la destination privilégiée pour des jeunes guinéens désireux de se rendre aux États-Unis, parfois à leurs risques et périls. Ils sont nombreux, décidés tous les jours à quitter la terre des siens pour les États-Unis d’Amérique.
Niché entre l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, le Nicaragua, cette partie de l’Amérique centrale est devenue la convoitise pour la plupart des migrants clandestins.
Niché entre l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, le Nicaragua, cette partie de l’Amérique centrale est devenue la convoitise pour la plupart des migrants clandestins.
Pour le comprendre, nous nous sommes rendus ce lundi, 30 octobre 2023 dans les commissariats de Matoto, Coléah, dans Matam et Nongo dans Ratoma. Partout, c’est une immense foule qui se bouscule pour l’obtention du sésame (passeport). Si certains citoyens viennent se procurer cette pièce pour des nécessités de voyage à court, moyen et long terme, d’autres veulent coûte que coûte l’obtenir pour réaliser leur rêve, celui de rejoindre l’autre côté de l’Océan Atlantique.
À Matoto où notre périple a commencé, nous avons été frappé par une foule immense qui n’a autre préoccupation que d’avoir coûte que coûte ce document. Réussir à s’octroyer celui-ci, constitue actuellement un véritable parcours du combattant pour les citoyens. Même si d’autres personnes viennent le chercher pour d’autres fins, mais l’une des raisons de cette ruée de nos jours, s’explique par le départ sans précédent des jeunes guinéens vers le pays de l’Oncle Sam, malgré les difficultés rencontrées au quotidien.
« À Matoto, ils prennent des gens par affinités. Je suis là depuis très longtemps mais malheureusement. On vous demande de rester dans les rangs juste pour la formalité. Car, d’un moment à l’autre, ce sont les mêmes agents qui commencent devant vous à appeler les gens par connaissance», a dit un certain Diallo.
À quelques pas de là, ce jeune qui dit avoir quitté la Cimenterie dans la commune urbaine de Dubréka, a joint au téléphone son facilitateur. Furieux, il laisse entendre ce qui suit: « Celui que tu m’as demandé de trouver n’est même pas là. Il est en train de gérer ses propres affaires. Imaginez je vais attendre jusqu’à quelle heure encore ? Depuis le matin moi j’ai laissé mon travail, et jusque-là il n’est pas dans la cour du commissariat»,a-t-il mentionné.
De nos jours, ils sont des centaines ces jeunes guinéens décidés à fuir leur pays, destination les États-Unis. Cette envie caractérielle de vivre le rêve américain, constitue une lutte sans précédent pour d’autres, même au péril de leur vie et même aux financements incalculables.
« Après avoir versé une somme d’un million à la banque, il m’a fallu négocier encore avec un agent, à lui j’ai filé un montant de 700.000 francs guinéens. Mais, jusque-là je n’ai pas encore reçu mon passeport. Je suis venu encore aujourd’hui mais pas de suite. Pourtant, plein de mes amis sont déjà partis», s’est confié un autre jeune.
De Matoto, direction Coleyah. Là-bas, à la différence du commissariat de la plus grande commune, la ruée est moins visible. Cependant, la même question revient dans les débats aussi bien chez certains officiers de police, que des demandeurs de passeports.
Là, un officier de police a laissé entendre : « nous sommes actuellement débordés par cette affaire de l’Amérique là. Tous les jours, les jeunes viennent en grand nombre ici. Et un peu partout au niveau des commissariats de police, c’est le même scénario», a confié M. Kamano.
« Je suis venu pour la récupération de mon passeport. Beaucoup de mes amis ont déjà reçu pour eux et ils ont déjà sur le voyage pour l’Amérique. Les amis avec lesquels je suis venu aujourd’hui encore ont reçu pour eux. Mais moi je patiente toujours», a fait savoir Alpha Oumar Sow, un jeune de vingt ans environ.
Sous l’anonymat, un deuxième jeune a relaté les difficultés auxquelles Il a été confronté, ce qui le fait craindre déjà du retard à rejoindre l’autre de la terre.
« Je n’ai pas encore reçu pour moi. J’ai engagé depuis, mais ils m’ont fait comprendre qu’il y a une erreur au niveau de mon nom. Ils m’ont demandé de voir le commandant pour pouvoir le faire. Mais jusqu’à présent je suis en train de patienter. Sinon j’ai déjà mon programme bien établi pour voyager dès que j’obtiens mon passeport», a-t-il mentionné.
Le même scénario au commissariat de Nongo, un quartier situé dans la commune de Ratoma. Là également, les mêmes bouculades se poursuivent. Majoritairement ce sont les jeunes âgés entre 20 à 30 ans qui restent les plus nombreux. Visiblement, l’idée est d’abandonner tout pour se rendre au Nicaragua, l’ultime espoir pour eux. Lundi, un jour ouvrable, mais une bonne partie de ces jeunes ont préféré faire dos aux cours, en lieu et place d’obtenir ce document précieux.
« Moi j’étais venu accompagner mon ami qui vient d’avoir pour lui. Je n’ai pas engagé pour moi. Je ferai certainement pour moi les prochains jours», a lâché un jeune au sortir de la cour du commissariat.
« J’ai heureusement reçu pour moi aujourd’hui. Nous attendons juste quelques amis pour bouger dans une à deux semaines. Beaucoup de nos amis sont déjà partis. Ils nous faut aller nous aussi», a confié cet jeune sous anonymat.
La requête des passeports bien que rentable pour l’État guinéen, mais notre pays est du jour au lendemain en train de perdre ses bras valides, déterminés à tout braver pour atteindre les rives de l’Amérique. Ces jeunes au risque de leurs vies, traversent le pays de l’Amérique Latine comme le Nicaragua, Honduras, Guatemala ou encore le Mexique.
Sâa Robert Koundouno
(+224) 620-546-653
L’article Ruée vers l’Amérique : des jeunes guinéens bondent les commissariats en quête de passeports est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
Last modified: 31 octobre 2023